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Notre vie en Allemagne, Chine, back to Germany and now...France...
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1 février 2011

Je suis rassurée..

Eh oui, tout le monde a besoin d'être rassuré, à tout propos, pour toute sorte de raison, bonne ou mauvaise.
Depuis quelques jours, je me demandais si c'était moi qui... ou pas.
Je vous explique:
Depuis Septembre, je pars souvent le vendredi matin faire l'ascension du Feldberg.  (ben oui, 820 m seulement, mais il faut les monter et puis les descendre). Nous partons avec des copines américaines, et selon le temps disponible je vais jusqu'en haut ou pas...
Nous devisons, souvent de choses intéressantes, j'adore savoir ce que les autres lisent, pensent, avoir leur opinion sur un  sujet, un livre que je viens de terminer, les rapports enfants/parents, les visites des capitales qui nous entourent, bref, il y a toujours un sujet palpitant. (et puis quelque fois c'est mon palpitant à moi qui va un peu fort alors je souffle)
En Octobre dernier, j'avais rencontré une jeune femme d'une quarantaine d'années, nous l'appellerons L. Ne l'ayant encore jamais vue de ma vie, j'en déduis qu'elle est nouvelle et je la questionne: son nom, depuis combien de temps elle est là, quel âge ont ses enfants... assez rapidement, je réalise que je n'ai pas vraiment besoin de poser des questions, toutes les infos arrivent. Ses amis, les enfants de ses amis, et celui qui pèle les saucisses avant de les manger, les bottes qu'elle portait pour visiter Berlin, la durée du trajet en train pour y aller...Comme je sais bien écouter, j'ai tout entendu. Au retour à la voiture, je me suis dit que j'en savais bien plus sur elle que l'inverse.
Quelques semaines plus tard, elle est à nouveau là. Je ne me souviens plus très bien de son visage, car on commence à porter des bonnets et des gros pulls, mais à peine a t elle ouvert la bouche que je suis "rassurée" oui, je l'ai bien reconnue, c'est L.
Je monte avec d'autres filles sympas, et je dois en cours de route me rapatrier, au moment de dire au revoir à toutes, L (elle) décide de redescendre avec moi..
"We have met already haven't we? If I remember well your name is L?
Yes me répond elle.
Pour éviter de découvrir tout de suite ce qu'elle a préparé la veille comme divin diner, je lui demande si elle a lu un bouquin marrant mais intéressant que je viens de finir: "what French women think". Je ne l'ai pas lu dit elle mais j'en ai entendu parler... je tente alors d'avoir son opinion à ce sujet, puisqu'il s'agit de comparaisons parfois curieuses entre les comportements des françaises et des américaines dans différentes situations.
Manifestement très vite, le sujet ne la passionne pas, j'ai donc droit au remarquable menu de la veille, et de tas d'autres infos passionnantes, le cours qu'elle a donné l'autre jour en classe de primaire où le matériel de présentation vidéo ne marchait pas, mais c'était pas sa faute, du coup son cours a prêté à des commentaires de la part des parents d'élèves, et patati et patata.
Comme elle ne parle que d'elle et qu'à aucun moment elle ne pose la moindre question sur nous, j'en déduis que je ne l'intéresse pas du tout, et que je vais donc continuer ma formation d'écoute. Au bout d'une heure et demi j'ai appris à maitriser l'utilisation les borborygmes utiles  pour donner l'impression d'être passionnée tout en observant les arbres, les feuilles mortes et la couleur du ciel...(Really? no kidding! woaouh.. I can't believe it.. et autres)
De retour à la maison, je fais un cours sur l'écoute de l'autre aux enfants, et une introduction au dialogue.

Vendredi dernier, cela faisait quelque temps que je n'étais pas allée inspecter mes jolis bois, ou retrouvé mes copines; je me présente donc au lieu de rendez vous... et pof, ça ne manque pas, la mauricette L est là cette fois ci avec son chien. Assez vite, elle me repère, je dois déjà avoir l'oreille qui a doublé de volume...elle se colle et commence son monologue. (un rendez vous à déjeuner avec une amie (la pauvre) et la promenade du chien qui a été très courte, et du coup le pauvre animal avait un air désespéré (probablement comme le mien) et c'est reparti mon kiki...
Au bout de 15 minutes, je décroche. j'accélère le pas, et je rejoins un autre groupe que je suis contente de retrouver, on échange, les vacances, l'anniversaire d'un enfant qui s'approche, les projets à venir, bref, un moment convivial. Les groupes vont et viennent, on se caille un peu car il fait - 3°;  je rencontre à nouveau une jeune femme avec laquelle nous échangeons nos impressions sur les derniers bouquins de sa bibliothèque tournante. Au bout de presque 2 heures de marche, je décide de repartir, devinez qui part avec moi?
L, toujours elle, et là on est parties sur un voyage prévu en Pologne pour aller acheter de la porcelaine. J'ai TOUT su; ce qu'elle avait acheté la première année, puis l'été suivant, et ce qu'elle comptait acheter ce coup ci, et Bob par ci, et Bob par là, (Bob c'est son mari)...
Ceci dit, c'est intéressant, je ne connaissais pas la Pologne comme un lieu où la porcelaine était de qualité, et je vais me pencher sur la question pour en connaitre un peu plus, je suis un peu curieuse, mais encore une fois, pendant une bonne heure et demi elle m'a quand même bien tenu la jambe.
Elle n'a pas aimé Paris car l'hôtel choisi par son mari était trop cher et les verres sales.. Ben oui, c'est quand même le plus important quand on visite une capitale non? la propreté des verres à dents?
Voyages en camping avec description complète du camping car, frigo et four compris.. héhéhé, je vous vois tous, z'êtes jaloux hein? z'auriez bien été à ma place hein? Et bien non, tout pour moi, je ne vous raconterai pas le gâteau au pied du mont Whitney pour les 5 ans de son fils, le reste de préparation pour gâteau utilisé le lendemain pour faire des muffins au petit déjeuner! Car nous avons affaire là à une femme extraordinaire, bourrée de qualités, toujours à la recherche de ce qui fera le bonheur de sa famille...
Je sais même, et là, vous allez être sur les fesses: que le 17 février 1997, (à moins que ce ne soit 98? non, non, c'était bien 98), le téléphone a sonné chez elle à 5.30 pour lui demander de faire un remplacement à l'ecole...
C'est là que j'ai cru mourir...
J'ai serré mes clefs dans ma main pour me retenir de lui demander la date de ses dernières vaccinations, j'ai soupiré de soulagement en voyant ma voiture dans laquelle je me suis engouffrée à la vitesse d'un pet de lapin sur une toile cirée, j'ai mis la radio à fond pour me laver les oreilles, tout, j'étais prête à tout entendre, MÊME Rhihana pour ne plus entendre le ronron de sa voix.
2 heures mes cocos, deux heures top chrono de monologue ...J'ai essayé de trouver cela drôle, mais 2 heures.. par des températures glaciaires, c'était trop pour moi.
Anyway, j'ai fini par me poser des questions: Mais si ça se trouve, c'est moi qui suis à la masse, après tout, où est il écrit que le dialogue, la conversation se fait à deux? Peut être que c'est moi qui devrais un peu parler de moi, de mes impressions sur la culture allemande, peut être que je n'en fais pas assez de mon coté pour lui donner envie de s'intéresser à autre chose qu'elle?
Avec beaucoup de délicatesse et en marchant sur des œufs, j'ai demandé aujourd'hui si certaines de mes amies la connaissaient un peu. "Are you trying to get in touch with her?" 
No no not exactly, it would be more like ... the contrary.. Au contraire chère amie. Et là, mon prof de gymm m'apprend qu'elle est partie en Pologne avec elle ce week end.....................................................
Elle n'a toujours pas trouvé le bouton ARRET pour le son, et la pauvre, elle elle a partagé une chambre avec elle..... Il y en a qui ont de la chance hein??? jaloux!!!!

Vivement Vendredi!!

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Commentaires
M
Bravo, tu devrais peut être postuler chez SOS Amitié! On pourrait comprendre cette attitude chez quelqu'un qui vit seul, mais là, ça frôle la goujaterie. Dans mon ancien groupe de marche il y avait un monsieur qui nous racontait ainsi tjs les mêmes histoires où tu ne peux pas en placer une....
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L
Alors ça, je supporte pas mais alors pas du tout, je met ma main devant ma bouche et fais semblant de bailler. Je sais c'est violent mais cela marche à tous les coups surtout si elle te demande; Je t'ennuie? Tu réponds ben heu..OUI! <br /> Bises du lundi soir.
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P
ça nous arrive un peu à tous, un jour, de monopoliser la conversation, on a un truc rigolo comme tout à raconter, mais quand ça dure des heures, et se reproduit systématiquement c'est vrai que c'est prodigieusement pénible.<br /> La médaille je veux bien si c'est en chocolat!!!
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Y
Oh mais quelle horreur !!! je déteste les gens qui s'écoutent parler, qui se prennent pour le nombril du monde et surtout qui ne savent pas écouter les autres.... tu mérites une médaille !!!!
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