Parking en Allemagne
Se garer fait partie du quotidien: je vous ai déjà raconté certaines expériences:
1/ Franchissement allègre d'une vieille ligne blanche pour me garer à la poste comme vu faire des milliers de fois par d'autres automobilistes, sous le nez d'un vieux monsieur qui a pris le temps ce jour là de traverser la rue pour m'avertir des conséquences si la police m'avait vue et arrêtée: 19 euros. Le vieil homme affable m'avait expliqué que pour me garer en suivant les règles il me fallait faire un grand détour 1000 mètres au bas mot, traverser un rond point, passer deux feux (toujours rouges) et tournicoter autour de la poste au lieu de passer cette ligne et trouver le parking 250 m plus loin.
2/ parking dans un mouchoir de poche sous le regard méfiant d'une dame sur son balcon, et sortie du parking une heure plus tard sous un deuxième regard non moins circonspect d'un homme d'un certain âge... NON, ils n'admiraient point ma superbe technique, ils attendaient la FAUTE qui leur permettrait d'appeler la polizei...
3/ je rencontre une dame cherchant à se garer alors que je me promenais en ville, la voyant douter de ses capacités ou de la taille de sa voiture, je m'approche pour lui indiquer de la main les centimètres encore à sa disposition. Elle a interprété mon mouvement vers elle comme une menace et a préféré quitter les lieux pour se garer un peu plus loin, à l'abri de mon regard....
Bref, se garer ici peut être une épreuve pour certains...
Hier, en accompagnant Math chez le médecin, je cherche un parking... j'en trouve un... c'est toujours un peu juste car j'ai un gros char d'assault. Mais se garer en marche arrière j'aime assez, je trouve que c'est plus facile. Je commence ma manoeuvre, en bout de parking donc j'ai peu de marge. à 10 mètres de là un jeune couple bavarde. Tous deux cessent de parler et se tournent vers moi. Je les montre du doigt à Math en lui disant:" à ton avis, vont ils venir m'aider?"
Et bien non, je me suis garée seule, comme une grande, et les deux zozos n'ont pas bougé, ils ont observé, attendu, peut être espéré, mais pas avancé d'un pas pour se rendre utile.
Du coup puisque j'avais 5 mn à perdre et une vague d'enervement interculturel inhabituel chez moi, mais présent à cet instant, je suis allée vers eux avec mon plus beau sourire et bel accent français:
Bonjour, Hallo: C'est tellement peu français votre attitude: vous avez vu que la place était petite, que la manoeuvre n'allait pas être facile, mais vous n'avez pas eu l'idée de me guider. Vous m'avez observée, c'est tout...
l'homme (30 ans) me répond, "ben oui, vous êtes à côté de MA voiture...Si vous aviez touché MA voiture, VOUS auriez été responsable..."
Je reste sans voix: OK sans doute, mais ne pensez vous pas qu'il eut été plus intelligent d'éviter que je fasse une erreur de manoeuvre et de m'aider plutôt que d'attendre la faute? En France, l'un d'entre vous aurait fait 10 pas pour donner un coup de main...
Là c'est lui qui est resté sans voix.
Encore une de ces expériences qui me surprennent. Ce besoin maladif de suivre LA règle sans chercher à réfléchir une seconde.
Bon, j'ai trouvé une place pour me garer, je suis déjà ravie, car à Paris c'eut peut être été plus compliqué...