Berlin....

Vous me direz, Dis donc il était temps! Depuis juillet, point d'opéra??

Et oui, nous avons fait une pause, pour plusieurs raisons: Beaucoup de voyages pour chef de bande ces week ends, compétitions programmées pour les enfants, programmes musicaux plus intéressants en semaine, mais impossibles à mettre en place, fêtes d'anniversaires et autres festivités prévues en cette rentrée...

Mais c'est pour les enfants, et une de leurs amies que nous avions organisé cette visite à Berlin: Au programme La Traviata, opéra classique, au Schiller Theater, (en attendant la fin des travaux du Stadt Oper dont le toit manque encore..)

Nous voilà donc partis vendredi soir, sous une pluie régulière pour arriver à bon port vers 23h. Un petit tour au bar pour grignoter un sandwich, un verre de vin, et écouter un groupe de musique, et hop, tout le monde au lit.

Un bon petit déjeuner, du travail pour les ados et le chef, un temps sublime, et une visite à pied du quartier des musées, de la cathédrale; les enfants pas du tout intéressées à l'idée d'entrer dans un musée.. bien dommage en voyant l'exposition temporaire: Russen & Deutsche. 1000 Jahre Kunst, Geschichte und Kultur au Neues museum... On aurait pu y passer une bonne heure, mais non, ces jeunes filles ne souhaitaient qu'une chose: faire du shopping, et déjeuner..

Chef de bande n'avait pas l'air non plus prêt à insister, donc j'ai cédé, mais comme nous retournons à Berlin à la fin du mois pour fêter les 80 ans de ma maman chérie, nous irons y faire un petit tour!!

Donc déjeuner dans un restaurant que nous n'avions encore jamais visité, tout à fait délicieux, bon service, prix raisonnables et plats originaux. Je vous fais grâce du shopping pour les filles...

Nous avons passé à l'opéra une délicieuse soirée:

C'etait une traviata tragique de A à Z: Nous sommes derrière une fenêtre, et sur la scène sans un décor, une femme, moitié fantôme, moitié vivante est en train de rêver? mourir? disparaître petit à petit aux yeux des vivants. (le public, Alfredo, Germont,Annina) Tout est d'une froideur et d'une émotion incroyable, j'ai trouvé tout cela surprenant au début du premier acte, et puis petit à petit, on entre dans le jeu du metteur en scène, on s'attache à comprendre, et cela donne un ensemble extraordinaire d'un morceau de vie.

Malheureusement pour nos jeunes ados, elles ont eu du mal à le comprendre, Violetta toujours en blanc, ne quitte jamais la scène, elle s'effondre à terre, et y reste pendant les passages où les autres acteurs chantent, elle tombe donc un certain nombre de fois; ce qui fini par faire "rire" si on reste à la limite de l'oeuvre.

Cette fenêtre, à travers la vitre de laquelle on regarde est un grand filet qui fait office d'écran. Sur cet écran, on projette par moments des gouttes de pluie qui ruissellent le long du verre, ou un orage lors des grands moments de passion, du coup entre ces moments de vidéo, on peut être parfois gêné par le filet, d'autant que nous étions au troisième rang. Il était sans doute difficile aux filles de faire abstraction de cet écran.

On connaît la Traviata comme un opéra aux scènes de ballet, de décors riches, colorés, joyeux, de costumes élaborés, soieries, éventails, tenues de soirée... Samedi soir point! Violetta porte la même robe blanche, étincelante, presque robotique, du début à la fin de la pièce, pas de bijoux, ses amis qui font la fête sont tous en noir, menaçants, tragiques et en rien joyeux, bref, tout ce qui à priori caractérise cet opéra en est absent. Le tout est d'un ensemble saisissant, qui parlera certainement à des adultes qui ont roulé leur bosse, mais sans doute beaucoup moins à des jeunes filles en fleur...

Nous avons essayé de leur expliquer, mais elles sont restées sur leur opinion, toutefois je suis sure que c'est une version qui leur restera.

La première en date était à Munich il y a 4 ans, et la seconde à Vérone il y a un an. Vision beaucoup plus plaisante, avec tout ce dont les italiens raffolent au festival de Vérone: des couleurs, des fleurs, des lustres, des ballets et de grands groupes de danseurs, bref, un ensemble bien plus traditionnel.

Et pourtant, samedi les voix étaient superbes, Anna Samuil avait été malade et n'avait pas chanté depuis 3 jours. Reposée elle nous a fait pleurer d'émotion, Francesco demuro était un Alfredo très convaincant à la diction parfaite. et Giorgio Germont était lui aussi très à la hauteur.

Encore une fois un grand moment de musique.

Comments

[Ariana Lamento]

woah quelle chance!!! merci!