Leçon de charité...

La semaine dernière j'avais rencontré à la sortie de mon Lidl préféré un jeune garçon qui faisait la manche, muni de son carton sur lequel il indiquait qu'il avait faim.

Je lui avais fourni sourire en prime un café chaud et une saucisse/Brotchen.  Quelques regards m'avaient suivi, et je m'étais in petto satisfaite que peut être mon exemple donnerait lieu ici ou là à d'autres gestes d'amitié pour son prochain quel qu'il soit.

Ce matin, frigo vide, je décide encore une fois par un temps frigorifique de faire mes courses. Le jeune homme est encore là, je lui souris, lui dit quelques mots, et vais faire mes courses... Dans le magasin, depuis le vol de mon portefeuille, tous mes sens sont en alerte permanente, et je repère quelques têtes.

J'achète en plus de mes emplettes un gros sandwich aux oeuf durs mayo, et je retourne à ma voiture, ramène mon caddie, donne le sandwich à mon jeune homme, et lui propose un café chaud.

Un des clients de Lidl s'approche et m'explique que ce que ce garçon souhaite c'est de l'argent... ???? "De quoi je me mêle"? me dis je; mais souriante je lui explique que le jeune homme a faim, et froid; je m'en vais donc lui fournir un café. L'autre type insiste... je finis par me demander si c'est son protégé ou quoi, mais mon vocabulaire n'est pas encore au point dans ce domaine, alors je lui réponds: Ecoutez, je me charge du café et du sandwich, et vous, vous lui donnez de l'argent.. OK???? puis je suis allée voir mon protégé, il m'a demandé du sucre ET du lait dans son café... c'est très bien comme ça on sait vraiment comment faire plaisir, et je le lui ait rapporté avec un sourire, une main sur l'epaule, et je pense que cela valait tout l'or du monde?

Autre sujet de surprise, cette fois ci à l'aéroport:

Nous sommes partis vendredi après midi, avons, à cause de la neige attendu notre vol pendant 1.5 heure, mais nous avons de la chance: Chef de bande voyage tant qu'il est membre Hon chez Luft, et il dispose de salons privés pour lui et sa famille, de repas extraordinaires, d'un service de voiture au pied de l'avion, bref, il est traité et nous avec, aux petits soins.  Notre attente se passe donc dans le confort absolu.

A Vienne, nous retrouvons notre amie chère, elle aussi en retard, mais nous passons un bon weekend, avec une très belle représentation de la Somnanbule, chef d'oeuvre de Bellini.

Dimanche, nous repartons, et il est annoncé une tempête de neige sur Francfort. Les vols sont donc retardés, certains sont annulés, et on serre les fesses à l'idée de devoir passer une nuit de plus à Vienne et de rater les réunions de lundi matin, les cours, la classe...

Nous sommes donc à nouveau dans un salon ultra confortable de l'aéroport, loin de la cohue, et en principe entourés de gens soignés, élégants, et bien élevés... en tout cas, ayant les moyens de voyager en business ou en première...

Après notre arrivée, un groupe de 4 personnes la soixantaine bien sonnée se pointe et s'installe.

Valises de marque, Chanel en show off, maquillage travaillé, cheveux et bijoux dorés. Les maris sont moins dorés mais un peu "m'as tu vu " toutefois. Ils parlent fort, se font entendre clairement, "que va t  on faire? passer par Londre, par Stuttgart ? Louer une limousine? Un chauffeur? " Bref, ils en jettent et en passant s'en jettent quelques uns derrière la cravate (des verres de vin j'entends) Champagne pour les femmes, vin pour les hommes, ils cassent la croûte...

Nous avons passé 3h en leur délicieuse compagnie... Un peu plus tard, une des femmes demande à son mari de lui donner un morceau de fromage, il s'approche du buffet, met ses grosses pattes dans le plat et lui tend une tranche. (Je rappelle qu'il y a des assiettes, des couverts, des pinces pour éviter de tripoter la nourriture...)

Elle échappe la tranche qui tombe par terre. Il la ramasse et cherche des yeux ce qu'il peut en faire.. Il y a une poubelle à 3 mètres, et bien sans sourciller, il ouvre un des couvercles des plats chauds, et balance le morceau dans les pâtes en sauce!

Je suis restée sans voix, je n'ai pu que conseiller aux filles de ne pas y toucher, et me défendre d'aller lui en servir une bonne plâtrée...

Et au lieu de prendre la navette privée pour monter dans l'avion dans les derniers tout en profitant des salons confortables plus longtemps, nous avons préféré partir tout seuls. Moyennant quoi nous avons eu un upgrade en première, et boire un verre d'eau pétillante sans nous moucher dans nos doigts..

Dans l'avion on ne les a pas entendus... le bruit des réacteurs aurait couvert le son de leur conversation peut être?

En tout cas, arrivés à la maison, j'ai pris la pelle à neige pour me calmer...

Et finalement je me trouve plus d'affinités avec un pauvre garçon qui me demande du sucre et du lait dans son café, plutôt qu'avec des nouveaux riches mal élevés!!

Et puis il continue de neiger, je nettoie mon trottoir régulièrement, ça rend humble!!!!!!!!!!!!!!!!! OUFFF

Comments

[Barbie]

Comme je te comprends ! La neige et la pelle ont dû passer un sale 1/4 d'heure le temps pour toi de décompresser après tant de manque de savoir-vivre. Plus c'est parvenu, plus ça se croit tout permis. Quant au petit jeune homme, très bien de lui offrir de quoi manger et boire mais ne crois-tu pas qu'il risque de s'habituer à ce que tu le nourrisses systématiquement chaque fois que tu feras tes courses ? Je ne cherche pas à te mettre mal à l'aise mais donneras-tu tout le temps ? Et imagine qu'il file le tuyau à d'autres, seras-tu aussi généreuse ? Par principe, je ne donne jamais car à Paris, on est sollicité en permanence et on ne sait jamais qui est honnête et vraiment dans le besoin. Je préfère m'investir dans une association ou faire des dons (vêtements, vaisselle, livres, etc.) Une autre forme de charité. Bises et bonne année 2013 à toi, ton chef de bande et aux filles.

[catherine]

Chère Pascale.J'ai bien aime ton article .Par delà tout ce que la vie t'a apporte, tes valeurs restent les mêmes ce qui n'est pas toujours le cas!

bonne semaine

Catherine