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Notre vie en Allemagne, Chine, back to Germany and now...France...
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20 septembre 2013

planter des clous... en Chine...

Depuis 23 ans que chef de bande et moi sommes mariés, nous avons effectué un certain nombre de déménagements.

Chacun a eu son lot de souvenirs mémorables: 

notre petit container de 20 M3 qui avait bloqué notre rue Jouffroy à Paris au départ de Californie

le plus gros container de Californie au Texas avec en prime destruction du capot avant de la belle BMW toute neuve de chef de bande...

le départ de Houston pour Dallas à bord de ma petite Porsche le nez au vent.

le retour à Houston 16 mois plus tard avec 2 bébés de 3 mois et la découverte d'un raton laveur de bonne taille mort derrière le garage...Heureusement que ma maman était là pour ce déménagement...

Le départ pour Paris avec 2 enfants de 3 ans et quelques et un piano à queue.

l'arrivée à Paris et le feu dans la maison le lendemain du déménagement...

Le départ pour l'Allemagne à peine la rénovation de la cuisine terminée... vente de la maison...déménageurs francais/algériens/italiens...

l'arrivée en Allemagne le jour de notre atterrissage de vacances aux USA...les deux containers monstrueux...les déménageurs francais qui buvaient sérieusement...les allemands qui... bossaient.

Le départ d'Allemagne pour la Chine avec deux containers, l'un en stockage, l'autre direction Shanghai.

L'arrivée à Shanghai où l'on découvre que le gros container a été intégralement vidé, inspecté caisse par caisse et que la casse est non négligeable...

De tous ces voyages nous avons ramené des cadres, cadeaux, ou achats coup de coeurs, beaucoup sont au stockage aujourd'hui, mais nous tenions à certains jolis cadres et j'ai décidé la semaine dernière de les accrocher.

S'il y a une chose que j'ai apprise en sautant de nid en nid, c'est à manier perceuse, visseuse, marteau et clou, crochet X et j'en passe. 

Donc pleine d'entrain un de ces derniers jours, j'ai entrepris de choisir les emplacements de nos oeuvres après accord de chef de bande, et munie de mon mètre ruban et marteau j'ai mesuré, annoté et PAN, un grand coup de marteau..... mon clou est tout tordu... haha, trop faible mon clou? j'en prends un plus fort, re PAN, même effet, mon clou a triste mine. J'en prends un troisième, et réalise que le mur n'est pas en plâtre, mais en ciment?  béton? armé? 

Une chose est sure, aucun de mes jolis crochet ne va marcher. Je comprends donc mieux maintenant pourquoi le management propose de pendre nos tableaux pour 100 rmb (12 euros) le trou... 

Je gère donc le problème au cas par cas: tout tableau léger est installé avec le système Command, crochets plastique autocollants plutôt efficace.

Pour les plus gros cas, la mort dans l'ame, ma perceuse étant restée en stockage, je contacte le bureau pour prendre rendez vous et faire faire des trous...Bon je me suis ruinée, mais j'ai découvert encore une fois le fonctionnement incroyable de ces chinois.

je vous rappelle que je ne parle pas un mot de mandarin...

Rendez vous est pris à 13.00

à 15.30 arrive un petit chinois avec un sac en toile de coton, et une boite en métal.

dans son sac il a un mètre de menuisier, un crayon, une perceuse à percussion, une rallonge bricolée, et dans sa boite en métal, des vis, un marteau, un tournevis cruciforme et des chevilles. Ses vis sont toutes identiques, ainsi que ses chevilles.

Mon ayi (Zhu) arrive toute souriante, et ravie de voir la maison devenir un vrai home file chercher le tuyau de l'aspirateur.

Je montre à mon charmant chinois tout ce qu'il y a à accrocher au rez de chaussée; il se met au travail: note les emplacements, mesure, et fait tout cela de pièce en pièce.

Chez Melanie, elle a demandé un truc particulier: elle voudrait accrocher des photos sur des fils qui traversent la pièce de part et d'autre. J'ai donc fait un dessin: un petit bonhomme, c'est moi, les pieds sur le sol, le mur derrière moi, 30 cms entre le plafond et le haut du mur et 3 crochets (que je fournis) I Eur San (un deux trois) je veux la même chose sur le mur opposé. Je montre la pelote de ficelle et les pinces à linge.

je fournis mon escabeau. 

Drame: le projet de Melanie semble être impossible à réaliser... il m'explique des tas de trucs en chinois, je répète en anglais mon désir, le fait que ma fille va me tuer si ce n'est pas fait à son retour, je joins le geste à la parole... je souris, lui aussi, Zhu aussi... OK...mystère quant à savoir ce qui va se passer.. demain dit il...

Il se jette sur sa perceuse, suivi de Zhu et son tuyau, et au fur et à mesure qu'il perce, elle aspire pour limiter les dégats poussière...

hop, le trou est fait, hop la cheville enfoncée, hop il prend son tournevis et enfile la vis, bien longue ma foi, cela prend du temps... sur la pointe des pieds, je vais chercher... ma visseuse électrique, avé lumière intégrée, je lui installe une pointe cruciforme, je dégaine, je souris, il sourit, Zhu rit.. tutto bene, il est ravi, je lui fais gagner un temps fou!

Nous avons 5 tableaux à accrocher sur une même ligne. En général j'y passe beaucoup de temps, mesurer, aligner, remesurer, pester, bref, pour une bonne femme comme moi, le plan galère.

Pour mon petit chinois, un rien. je suis dans la cuisine, je gère autre chose et j'entends la perceuse chanter: un trou, deux, trois, quatre....... jusqu'à 12... là je panique un peu, je rentre dans le salon, mon mur jusque là immaculé est troué 10 fois!

Il a prévu 2 trous par tableau, pour être sur qu'ils soient sur la même ligne... (moi j'en faisais un, et je pestais ensuite pour positionner le cadre en plein centre.. lui, avec ses 2 vis, il lui suffit de déplacer le tableau sur la droite ou la gauche pour tout aligner et respecter un espace identique entre tous les tableaux...)

Sauf que parfois, un des cadres a 5 mm de différence de niveau vis à vis de l'autre à sa droite: C'est pas un problème: un coup de marteau sur la vis ou sous la vis pour l'incliner vers le bas ou vers le haut et hop, la différence de niveau est réglée... ma bonne dame j'en suis restée sur les fesses...

Une fois que tous sont en place, j'oublie le spectacle affligeant que le mur nous offrira au moment du départ...

du coup, après avoir fini d'installer le salon, il disparaît. Zhu me dit qu'il revient dans 30 minutes.

et en effet, il revient avec un acolyte et une grande échelle. Le drame de la chambre de Mélanie est réglé, le problème n'était pas qu'il n'avait pas le droit de faire des trous en haut du mur, ce n'était pas non plus qu'il voulait me voir occire par ma fille, non, il n'avait tout simplement pas d'échelle assez haute.

Donc acolyte et lui ont percé les murs, installé mes crochets sur leurs chevilles, et tendu les fils pour que fillette adorée puisse afficher les photos de ses rêves au plafond!!

ils sont repartis tous les deux, me remerciant pour la visseuse. 

Maintenant tout est en place, sauf.. les porte cravates de chef de bande, lâchement oublié par moi. Deux solutions:

Avec ma visseuse qui perce, je tente de faire les trous moi même, mais je n'ai pas de chevilles... 

je les rappelle lundi, pour que tout soit vraiment parfait...

 

j'hésite.. je vais déjà noter les emplacements...

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Commentaires
B
Tu vis sur une autre planète! C'est absolument incroyable cette méthode de fonctionnement.... Je te souhaite tout le courage du monde pour t'adapter à cette nouvelle vie, mais je sais que tu réussiras!!!! Et en attendant nous nous régalerons de tes récits.
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